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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 14:04

Répondant à une interview du journal Libération (édition du mercredi 19 Décembre 2012), j’ai indiqué les raisons qui m’amènent à quitter le Parti de Gauche (PG) dont j’étais le cofondateur.

J’ai ainsi officialisé une prise de distance de nombreux mois et un désaccord avec ce qui est désormais la ligne politique de ce parti quis’est éloigné des fondements de sa création en 2008.

Mes divergences portent sur l’analyse de la situation politique et sociale ainsi que sur les conséquences à en tirer en termes de stratégie.

Je ne crois ni à la thèse des deux gauches irréconciliables ni au mythe du recours et je regrette que l’outrance du verbe rende souvent inaudibles nos propositions sur le fond.

L’objectif reste, selon moi, d’agir au cœur de la gauche, pour faire bouger les lignes et déplacer son centre de gravité, afin de la mettre majoritairement sur une orientation de rupture qui permette de sortir de la crise.

Le Front de Gauche est plus indispensable que jamais. Je continuerai à participer pleinement à son expression à l’Assemblée Nationale et j’entends à contribuer activement à son développement dans le pays.

 

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 09:21

 

Le mouvement social a franchi un nouveau palier témoignant, au-delà de l’opposition à la réforme des retraites, d’un profond rejet de la politique antisociale de Sarkozy et d’une exaspération croissante de la société devant l’arrogance des gouvernants. Cette dynamique s’accompagne d’une prise de conscience politique face au modèle de société inégalitaire et injuste que construisent pas à pas les contre-réformes successives.

La droite a tenté d’éviter la polarisation de la confrontation sur la question sociale en organisant des diversions : agitation cynique des questions de la nationalité, de l’insécurité, des Roms… ou prières vaticanes. Elles ont fait long feu, tout comme le discours officiel sur « l’évidence » du recul de l’âge de la retraite, les « mesurettes » sur le travail des femmes et la pénibilité, ou encore l’évocation d’une réforme du bouclier fiscal. C’est que le rejet du pouvoir est sans précédent alors même que le mouvement bénéficie d’un soutien très large. L’inquiétude gagne le camp conservateur. En témoignent le feuilleton cacophonique du remaniement ministériel, les fissures béantes visibles dans la majorité ou les doutes croissants à l’égard du président lui-même. La crise sociale se double ainsi d’une crise politique qui met en cause la légitimité du pouvoir à gouverner contre le peuple.

 L’enjeu est de répondre à cette crise de légitimité et de proposer au pays une perspective pour battre Sarkozy et changer vraiment de politique. Une perspective majoritaire car il s’agit de battre la droite sans quoi aucun changement n’est possible. Une perspective de changement profond car il s’agit de rompre avec les politiques libérales. Ces deux perspectives n’en font qu’une. Une perspective majoritaire sans contenu programmatique de changement profond risquerait de ne pas mobiliser les classes populaires et, en cas malgré tout de victoire fondée sur le seul antisarkozysme, ne pourrait qu’aboutir à une profonde déception. A l’inverse, un programme de changement profond ne s’accompagnant pas d’une perspective majoritaire pour sa mise en œuvre perdrait ipso facto une large part de sa crédibilité.

 C’est à répondre à cette question, que le Front de Gauche doit s’atteler. Ce n’est possible qu’en combinant l’implication dans les mouvements unitaires pour combattre Sarkozy et sa politique avec l’engagement dans la bataille programmatique à gauche pour y battre les options de renoncement des sociaux-libéraux et pour rassembler une majorité autour d’un socle ambitieux de propositions de transformation. Le Front de Gauche doit agir au cœur de la gauche — et non à ses marges — pour œuvrer à sa refondation/reconstruction sur un programme de rupture avec les politiques libérales. Là où certains veulent « changer de gauche » au risque de l’isolement et de l’impuissance, nous voulons pour notre part « changer la donne à gauche » pour construire une perspective majoritaire de changement profond.

 La fête de l’Humanité a permis de poser la première pierre d’un programme partagé du Front de Gauche. Il faut vite concrétiser ce chantier et le concevoir comme un débat démultiplié localement permettant d’impliquer, bien au-delà des seuls adhérents des composantes actuelles du Front de Gauche, les courants, les citoyennes et citoyens aspirant à une transformation sociale et écologique. L’actualité récente montre ce que devraient être les principaux axes d’un tel programme :

- Un nouveau contrat social : incluant la reconstruction de ce que la droite a détruit en matière de droit du travail, de protection sociale ou de partage des richesses ; mais allant plus loin, notamment une nouvelle protection contre le risque économique (sécurité sociale professionnelle), de nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises (« contrôle ouvrier » et « droits de veto » sur les choix des employeurs), des mesures contre les discriminations faites aux femmes.

- Un nouveau type de développement, économique, social et écologique et les moyens de sa mise en œuvre : par des nationalisations bancaires et la création d’un pôle financier public dominant ; en redonnant au service public sa vocation à répondre à l’intérêt général ; en replaçant sous contrôle public les secteurs répondant aux besoins essentiels de la population ; en instaurant une planification démocratique pour faire des urgences sociales et écologique la priorité de l’action publique de façon à transformer les modes de production et de consommation.

- Une refondation démocratique : en redonnant au peuple sa souveraineté par une VI° République, sociale et citoyenne, rompant avec la dérive monarchique ; en s’affranchissant des règles du Traité de Lisbonne qui empêchent de gouverner vraiment contre les marchés financiers, les banques, et les agences de notations qui les servent. 

La période qui s’ouvre risque d’être critique. De nouveaux séismes financiers ou monétaires, peuvent brutalement aggraver la situation sociale et entraîner des tensions politiques accrues. Leur dénouement progressiste dépendra de l’alternative politique de gauche et de la crédibilité de ses propositions face aux défis posés. Faute de cela, comme on vient de le voir en Suède ou en Autriche, c’est une extrême-droite « relookée » qui pourrait bien en profiter. L’issue du mouvement social influera sur la dynamique future, mais une opportunité est ouverte pour proposer une perspective majoritaire d’alternative et pas seulement d’alternance. C’est une telle perspective que le Front de Gauche doit maintenant porter avec force par des initiatives publiques dans tout le pays.

 

Claude DEBONS (ancien responsable syndical), Marc DOLEZ (député), François LONGERINAS (militant associatif), Jacques RIGAUDIAT (économiste), sont membres du bureau national du Parti de Gauche.

 

-          Tribune parue dans l’Humanité du vendredi 15 Octobre 2010 -

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9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 14:07

Le scrutin européen du 7 Juin démontre d’abord la faillite de la social-démocratie, incapable d’inverser le rapport de forces politique, alors que les peuples sont confrontés à la plus grave crise du capitalisme.

Enregistrant des reculs majeurs, souvent historiques, elle est partout sanctionnée par les classes populaires.

En France, la déroute du Parti Socialiste résulte d’une dérive sociale-libérale ininterrompue depuis plus de 25 ans, sans que le séisme du 21 avril 2002 n’ait provoqué la moindre remise en question.

Dans un tel contexte, la stratégie unitaire du Front de Gauche apparaît bien comme la seule solution d’avenir de la gauche : les résultats obtenus, 6,50 % des suffrages exprimés et 5 élus, lui donnent incontestablement le mandat de poursuivre la démarche engagée pour porter l’espoir d’une véritable alternative et reconstruire en France une gauche digne de ce nom.

« L’histoire (disait Jaurès) enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir ».

Tous les militants du Front de Gauche sont désormais les garants de cet invincible espoir.

    

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 10:42

Le lancement du Parti de Gauche, fondé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, a eu lieu le samedi 29 Novembre à l’Ile St Denis devant plus de 3000 personnes : énorme succès pour une initiative préparée en deux semaines ! Ceci montre qu’il existe une attente profonde pour un parti de gauche digne de ce nom.

Ci-après les principaux extraits du discours de Marc DOLEZ.

Amis et Camarades,

Je ne sais si nous avons eu du courage pour quitter un Parti auquel certain d’entre nous appartenaient depuis plusieurs décennies, si nous l’avons fait c’est parce que nous voulons rester socialistes !

En écoutant celles et ceux qui viennent de se succéder à la tribune, je me disais, probablement comme vous, que la gauche est belle lorsqu’elle retrouve le sens, les valeurs et le souffle du collectif.

Oui la gauche est belle lorsque, loin des sinécures et des petites ambitions personnelles, elle retrouve le chemin de la lutte pour l’égalité et l’émancipation, le chemin de la conquête d’une vie meilleure.

En lançant cet après-midi, avec Jean-Luc MELENCHON et beaucoup d’entre vous, le Parti de Gauche, je m’exprime avec gravité mais aussi beaucoup d’enthousiasme.

Si nous avons pris cette décision, c’est parce que nous pensons qu’il faut changer la donne à gauche et qu’il y a urgence à le faire.

La violence de l’offensive antisociale de Sarkozy et l’ampleur de la crise exigent une gauche digne de ce nom, une gauche debout pour s’opposer et résister mais aussi pour proposer et construire une véritable alternative,

une gauche fidèle à ses racines, plongées depuis plus de 2 siècles dans le terreau des misères, des solidarités et des combats des hommes et des femmes de ce pays,

une gauche internationaliste, cher Oskar Lafontaine et chers camarades d’Amérique latine, qui ne se résigne pas à la domination du capital sur le monde, qui croit en la capacité des peuples à écrire leur propre histoire et qui ne renonce pas à un autre monde d’organisation sociale c’est  à dire au socialisme.

Comme nous sommes fidèles à Jaurès, nous allons mener le combat politique non pas au nom du peuple mais avec le peuple.

Le Parti de Gauche est aux côtés des salariés victimes des suppressions d’emplois, fermetures d’usines et liquidations annoncées ces dernières semaines, des salariés victimes des plans sociaux qui tombent en cascade et des mesures de chômage partiel.

Le Parti de Gauche est aux côtés des salariés de l’automobile, de PSA et de Renault, de La Redoute à Roubaix, d’Amora à Dijon, de Latecoere à Toulouse, et de bien d’autres dans le pays, et demandent avec eux un moratoire de ces suppressions d’emplois, l’interdiction des licenciements boursiers…le droit de veto accordé aux comités d’entreprises.

Les salariés et ceux qui sont privés d’emplois n’ont pas à payer la crise du système capitaliste…

Le décalage est considérable entre d’un côté les besoins sociaux et de l’autre les 360 milliards d’euros dégagés pour sauver les banques ainsi que les profits accumulés (+ 12 % en 2008 pour les entreprises du CAC 40).

C’est pourquoi la feuille de route du Parti de Gauche doit être de rendre au travail ce qu’il a perdu au profit du capital avec notamment :

- l’augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux : indexation sur le coût de la vie, SMIC à 1 500 euros nets par mois tout de suite.

     - la garantie de la retraite à 60 ans à taux plein et le refus de l’augmentation des années de cotisations.

Le Parti de Gauche est également aux côtés des salariés de l’Education Nationale, de la Poste, de l’Hôpital, de l’audiovisuel public et de l’ANPE qui se battent en ce moment pour la défense du service public.

La casse de l’école publique et laïque, l’école de la République, est au cœur du projet de Sarkozy. Nous demandons le rétablissement des postes et des moyens supprimés, le retrait des différents projets DARCOS qui vont de la maternelle à l’université, et nous nous engageons à les abroger s’ils ne sont pas retirés, comme nous abrogerons d’ailleurs la loi de 2007 sur les universités, porte ouverte à la concurrence.

Nous combattons la privatisation de la Poste mais aussi les directives européennes de libéralisation totale du marché à compter de 2011…….

Nous demandons également le retrait du projet de loi Bachelot qui va casser l’hôpital public.

La crise repose avec acuité la question européenne et nous pensons qu’il ne peut y avoir de véritable réponse sans changer le cours de la construction européenne.

Avec toutes les forces de gauche qui ont assuré la victoire du Non en 2005, nous proposons de constituer un front, lors des prochaines élections européennes, pour refuser le traité de Lisbonne et pour construire une Europe sociale, écologique, solidaire, démocratique, laïque et non inféodée à l’OTAN et aux Etats-Unis…

Nous avons désormais une responsabilité historique pour être à la hauteur de l’espoir, ce magnifique meeting en témoigne, que le lancement du Parti de Gauche soulève…      A nous tous ensemble de réussir pour que vive la république, la république sociale, et que vive la gauche !

 

 

 

 

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 17:24


Création du « Parti de Gauche »

A peine quelques jours après notre départ du Parti socialiste, nous nous réjouissons du mouvement de soutien qui s’exprime envers notre démarche, aussi bien depuis les rangs socialistes que l’ensemble de la gauche. En à peine 3 jours, nous avons déjà enregistré plus de 3 000 soutiens sur le modeste site www.casuffitcommeca.fr que nous avions ouvert vendredi 7 novembre.

Ces soutiens montrent l’immense énergie disponible dans notre pays pour changer la gauche, affronter la droite et ouvrir une alternative au capitalisme de notre époque. C’est pourquoi nous annonçons la fondation du « Parti de Gauche » avec tous ceux qui partagent ces orientations.

D’ores et déjà Claude Debons, cheville ouvrière des collectifs contre la Constitution européenne participe à notre démarche. Eric Coquerel est également en train de la rejoindre avec ses amis du MARS - Gauche républicaine. Ce n’est qu’un début. D’autres noms seront annoncés dans les jours qui viennent.

Nous voulons que le « Parti de Gauche » soit un parti unitaire à gauche. Nous voulons en faire un trait d’union au service de la constitution d’un front de forces de gauche pour les élections européennes, sur une ligne claire de refus du Traité de Lisbonne et de construction d’une autre Europe. Dans ce but nous avons d’ores et déjà demandé à rencontrer notamment le PCF et le NPA.

Nous voulons aussi que le « Parti de Gauche » soit un parti gouvernemental capable, avec d’autres, d’entraîner la société au service d’un projet majoritaire pour changer la vie du plus grand nombre dans notre pays. Le « Parti de Gauche » sera enfin un parti résolument républicain, défendant sans concession la souveraineté du peuple, la laïcité des institutions et de la société et l’intérêt général contre le productivisme face à la crise écologique.

Nous avons dit que nous mettions nos pas dans ceux d’Oskar Lafontaine. Ce dernier sera présent lors du lancement du « Parti de Gauche ». Nous serons heureux de l’accueillir le samedi 29 novembre lors du meeting de lancement du Parti de Gauche en région parisienne.

                          
                                                                                                  www.lepartidegauche.fr


 

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 10:01

Le résultat du vote au parti socialiste est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête. Elles obtiennent 80% des suffrages. Et la motion de Ségolène Royal l’emporte avec sa proposition d’alliance au centre. Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l’ont emporté alors qu’elles conduisent partout à l’échec. Elles avalisent l’Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l’abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme. Ce résultat est sans ambiguïté. Le score respectable de la gauche du parti n’y change rien malheureusement.

Pour nous, ça suffit comme ça !

Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays. Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !

Nous prenons nos responsabilités. Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d’une autre voix à gauche. Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l’initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy. Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d’action. Nous quittons le Parti socialiste. Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l’écosystème. Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l’a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d’engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d’un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d’un front de forces de gauche pour les élections européennes. Nous savons qu’une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement. Il faut aller de l’avant.

 

 

Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essonne

Marc Dolez, député du Nord

 

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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 09:11

  Je me félicite que, pour le prochain congrès de Reims, toute la gauche du P.S soit rassemblée dans une motion commune, dont le premier signataire est Benoît Hamon.

Dans sa contribution « Debout la gauche ! », Forces Militantes a plaidé avec force pour un congrès de clarification des positions politiques du P.S permettant, dans la fidélité aux valeurs fondamentales du socialisme, de l’ancrer véritablement à gauche :

- clarification pour, face à la crise et à l’urgence sociale, promouvoir un autre partage des richesses et rendre au travail ce qu’il a perdu au profit du capital

- clarification pour, face à l’urgence démocratique, rétablir la souveraineté populaire en rompant avec la Vème république et avec la construction libérale de l’Europe

- clarification dans les alliances : A gauche sans exclusive

La motion commune « Un monde d’avance », rassemblement de 7 contributions dont aussi celle de Jean-Luc Mélenchon, reprend ces principaux thèmes.

C’est pourquoi, tout en gardant évidemment sa spécificité, Forces Militantes est partie prenante du rassemblement qui s’est opéré pour donner une ligne clairement à gauche au Parti Socialiste.

 

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28 août 2008 4 28 /08 /août /2008 10:19
Dans trois semaines seulement aura lieu le dépôt des motions pour un congrès socialiste qui sera décisif dans l’histoire de la gauche. La rédaction de ces motions ne doit donc pas s’improviser au hasard d’arrangements secrets et de coalitions tactiques de dernière minute. Après nous être régulièrement rencontrés et à la lecture de nos contributions respectives, nous avons constaté la profondeur de nos convergences sur les thèmes essentiels que doit trancher le congrès socialiste.  

Nous avons donc décidé d’engager le processus de rédaction d’une motion commune capable de représenter le point de vue de la gauche du parti dans ce congrès.

Elle s’organisera autour des marqueurs essentiels contre les renoncements et les demi mesures qui ont rendu le point de vue socialiste inaudible et souvent inacceptable par la gauche populaire.

Notre premier objectif est d’empêcher le PS de devenir un « parti démocrate » comme il l’est devenu dans beaucoup de pays européens, avant de se transformer parfois en parti centriste comme en Italie, au prix d’une disparition totale de la gauche parlementaire.

Pour cela nous voulons proposer au PS de se refonder sur les thèmes qui forment son identité historique :

1° la paix, et donc la rupture avec le suivisme à l’égard du gouvernement américain, de la politique du choc des civilisations et de l’OTAN. Ce point implique évidemment l’opposition totale à la politique européenne de construction du « grand marché transatlantique ». Il inclut l’engagement pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan.

2° Nous sommes les partisans d’un autre mode d’organisation sociale, dans la tradition de l’idéal socialiste. Dans cette perspective, nous voulons engager une refonte du partage des richesses, qui permette au travail de récupérer les 10 points de richesse nationale qui sont passés de ses poches à celles du capital depuis 20 ans. Salaires, retraites, services publics, il faut inverser la ligne actuelle.

3° la remise en cause du modèle productif dominant et donc l’instauration d’une véritable planification écologique du développement de notre pays.

4° la rupture complète et totale avec le modèle actuel de construction européenne. Cela implique l’arrêt du processus de ratification du traité de Lisbonne et la bataille pour une Europe où la loi est faite par et pour les citoyens.

5° Nous voulons apprendre du renouveau de la gauche en Amérique latine, plutôt que de l’Europe du Nord où se consomme le naufrage de la sociale démocratie. Pour nous la refondation républicaine de notre pays ne peut être séparée de nos objectifs sociaux. Nous voulons proposer aux Français une 6ème République parlementaire, fermement laïque et sociale.

Tout cela bien sûr n’est possible que si le Parti socialiste est totalement clair sur sa stratégie d’alliances. Le rassemblement d’une majorité de Français pour accomplir ce programme ne peut se faire dans la confusion des accords politiciens avec un secteur de la droite. Il ne peut donc être question de pactiser avec le Modem. Nos alliances doivent se nouer exclusivement à gauche et sans exclusive à l’égard de l’extrême gauche.

Si nous voulons et si nous proposons la clarté sur ces points, c’est parce que tous les signes convergent pour montrer que l’emballement du modèle capitaliste actuel conduit à grand pas à une crise économique, écologique, sociale et politique, vers les premiers déchirements pour la paix du monde. A l’heure où le capitalisme entre dans une crise aiguë, le Parti socialiste, pour être utile aux travailleurs et au pays, doit rompre avec son surmoi libéral, ses tentations centristes, ses partenariats en Europe avec des partis qui gouvernent avec la droite. Bref avec tout ce qui le rend partie prenante et complice actif d’un ordre du monde qui tourne mal. (le 27/08/2008)

 

               

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 17:56

                                                      Adresse aux militants,

                                                      à l’occasion du prochain congrès du P.S

 

 

Le parti dont ont besoin les salariés comme les militants, c’est un parti qui défende leurs revendications, qui soit clairement à leurs côtés, qui propose une alternative politique au gouvernement de Sarkozy et, au-delà, qui inscrive son combat dans la seule perspective que l’on puisse opposer au capitalisme : celle du socialisme.

Alors que l’aggravation de la crise mondiale devrait conforter le caractère internationaliste et anticapitaliste du Parti Socialiste, celui-ci ne répond aucunement à ces exigences.

Profondément attachés aux valeurs fondamentales du socialisme, nous refusons le dévoiement d’un engagement de souvent plusieurs décennies, nous refusons la liquidation du parti de Jaurès et de Mitterrand.

Alors que, face à la droite, il n’a jamais été aussi urgent de construire une opposition résolue et une vraie alternative, le Parti Socialiste s’enlise chaque jour un peu plus dans le renoncement et l’abandon.

Nous ne pouvons que rejeter une nouvelle « déclaration de principes », adoptée après une parodie de débat et avec une participation très minoritaire ; déclaration qui entérine le ralliement des socialistes français au capitalisme et leur alignement forcé sur la social-démocratie européenne.

Nous n’admettons pas l’approbation du traité de Lisbonne, au mépris de la volonté du peuple exprimée en 2005.

Nous n’acceptons pas la présidentialisation du fonctionnement même du parti, ralliement sans retour à la Vème République.

Nous déplorons le refus de défendre vraiment les régimes spéciaux de retraite, ouvrant ainsi la voie à un nouvel allongement de la durée de cotisations et à l’inéluctable remise en cause du système par répartition.

Dans un tel contexte, l’enjeu du congrès n’est pas de peser un peu à gauche sur une ligne social-libérale ou de se livrer à d’obscures manœuvres d’appareil pour aboutir, comme au congrès du Mans, à une stérile synthèse.

Il ne s’agit pas non plus d’écrire un énième projet, à ranger aux côtés des précédents, ou de dresser un catalogue… pour 2012 !

Notre tâche est de tout mettre en œuvre pour faire front contre la droite et le MEDEF, pour combattre leur politique de destruction sociale, pour offrir un débouché aux luttes et à la colère sociale, pour créer dès que possible les conditions d’une véritable alternative à gauche, d’un gouvernement rompant enfin avec les logiques libérales.

Notre tâche est de participer à la reconstruction d’un parti authentiquement socialiste, qui allie la protestation à la proposition,  pour une gauche digne de ce nom.

Cette perspective suppose la mobilisation de tous les militants, d’horizons différents, qui ne se résignent pas à la faiblesse et à l’impuissance actuelles de la gauche.

Elle suppose en particulier l’engagement des militants du Parti Socialiste, à l’instar de celui, décisif, qui les a amenés nombreux à mener campagne en 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen, sauvant ainsi l’honneur de leur parti.

L’état du Parti Socialiste est tel aujourd’hui que, pour réussir, nous les appelons à l’insurrection militante.

 

*                             *

*

 

I – Le devoir d’un inventaire sans concession

 

La reconstruction exige au préalable l’inventaire, jamais effectué, de la période où la gauche a exercé le pouvoir. La crédibilité de la démarche en dépend.

 

         A) L’accompagnement du modèle libéral

 

Les échecs à répétition du P.S, lors de toutes les élections nationales depuis 1988 (sauf 1997) résultent d’abord d’une orientation qui tourne le dos aux attentes des salariés, des retraités, des chômeurs, des étudiants, comme l’a d’ailleurs signifié le pathétique aveu du candidat Jospin : «  mon programme n’est pas socialiste » !

A la suite des grands changements intervenus après la victoire de 1981, le tournant de la rigueur de 1983 signifia de fait l’adhésion à la doctrine néo-libérale, « une parenthèse » qui non seulement n’a jamais été refermée mais s’est aggravée à partir de 1988 et après la dissolution de 1997.

Le gouvernement de la gauche plurielle n’abrogera aucune des lois de la droite, multipliera les privatisations et, en 2000/2001, dressera même contre lui des centaines de milliers d’enseignants et de fonctionnaires.

Le résultat sera impitoyable et la rupture avec les couches populaires consommée : le 21 avril 2002, le candidat du Parti Socialiste est éliminé dès le premier tour de la présidentielle.

Aucune leçon ne sera tirée de cette terrible sanction politique, encore analysée comme un accident, au point d’appeler à voter en 2005 pour le projet libéral de Constitution Européenne, la direction du P.S considérant « le oui de gauche compatible avec le oui de droite ».

Que dire enfin de l’invraisemblable campagne présidentielle de 2007, autour de « l’ordre juste », de thématiques sécuritaires et d’alliances contre nature.

En réalité, l’état actuel de la gauche résulte pour beaucoup de la profonde crise d’identité qui la secoue et affecte particulièrement le Parti Socialiste depuis qu’au pouvoir il s’est avoué impuissant face à la loi du marché.

 

B)     Un parti profondément malade, coupé du peuple et du mouvement social

 

Tant dans sa composition que dans son électorat, le parti s’est coupé des classes populaires les plus fragiles qu’il est censé défendre. Même dans ses analyses, il peine à appréhender toutes les évolutions sociales dont il a une représentation abstraite et dépassée,  y compris pour les mécanismes d’exclusion et de repli.

Les résultats obtenus aux élections locales de 2004 et 2007 ne traduisent d’ailleurs en rien une reconquête de l’électorat populaire, mais témoignent surtout de la volonté de dresser des garde-fous face à la droite et au libéralisme.

Un constat s’impose : Le parti vient de perdre près de 40% de ses adhérents, dont beaucoup l’étaient de longue date, les baronnies fédérales se renforcent et se structurent au travers des succès électoraux territoriaux, le parti est devenu essentiellement une machine électorale.

La démocratie interne, qui faisait un moment sa fierté, est battue en brèche avec un Conseil National qui ne sert à rien, des opacités persistantes, des pratiques locales plus que contestables, des militants traités comme des supporters et un mercato permanent entre les écuries présidentielles.

Voilà un parti qui, en moins de trois ans, aura élaboré une motion de congrès,  un projet politique, une plate-forme présidentielle, une nouvelle déclaration de principes, sans oublier l’organisation de forums de la rénovation, et dont la droite peut dire tranquillement, sans risque d’être démentie, qu’il n’a plus d’idées. Sur les grands sujets économiques et sociaux, les compromis boiteux succèdent aux synthèses insignifiantes. Le combat idéologique n’a pas été perdu : il n’a pas été mené.

Sous prétexte d’être un parti de gouvernement responsable, le parti a aussi renoncé à initier des luttes sociales ou même à participer activement à celle des autres ; il est souvent à la traîne ou inactif, se contentant la plupart du temps de communiqués insipides du Bureau National chaque mardi soir.

Comment ne pas comprendre le découragement et le désarroi de milliers de militants qui assistent impuissants à la mutation de leur parti en Parti Démocrate à l’américaine, dont la vie n’est rythmée que par la compétition des présidentiables, leur écoeurement aussi devant la confiscation de leur idéal par les dignitaires de la rue Solférino ?

Ce n’est pas d’une rénovation dont ce parti aurait besoin, mais bel et bien d’une révolution !

 

II – Sur quelles bases reconstruire ?

 

La création d’une nouvelle force à gauche est désormais à l’ordre du jour : un parti qui s’adresse à toute la gauche pour rassembler toutes celles et tous ceux, jeunes, salariés, retraités, victimes du chômage et de la précarité, qui souffrent durement de l’implacable et cynique logique financière du capitalisme.

Au renoncement et à la soumission, nous devons opposer le volontarisme politique, la transformation sociale et écologique, un véritable internationalisme.

Aux communautarismes et intégrismes, nous opposons le progrès et la laïcité.

Aux dévastations humaines sans limites engendrées par le capitalisme, nous opposons la perspective du socialisme qui reste cette idée neuve pour l’égalité, l’émancipation               sociale, la paix et la libération des peuples.

 

            A) Le socialisme, une idée neuve.

 

Nous refusons de considérer le capitalisme comme l’horizon indépassable et ne renonçons pas à un autre mode d’organisation sociale, fondé sur la socialisation des moyens de production et d’échange car, pour reprendre le mot de Jaurès , « … les moyens de production et de richesse accumulés par l’humanité doivent être à la disposition de toutes les activités humaines et les affranchir. »

Rien n’est en effet plus urgent que de reconstruire une idéologie de rupture avec le capitalisme pour ouvrir une autre voie, après l’effondrement tragique du « communisme » d’Etat et le calamiteux ralliement de la social-démocratie au modèle néo-libéral.

Un siècle après, une nouvelle « synthèse jauressienne » s’impose pour intégrer le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier et des combats républicains avec les nouvelles problématiques de contestation du capitalisme, la question écologique étant indissociable de la question sociale. C’est en effet la recherche du profit qui pousse au pillage des ressources naturelles et crée de nouveaux dangers environnementaux.

Cela passe immédiatement par un autre partage des richesses, qui rende au travail ce qu’il a perdu au profit du capital.

Cela exige des orientations claires et des engagements précis.          

 

B)    Face à l’urgence sociale, soutenir les mobilisations en cours et avancer  des mesures concrètes.

 

Nos propositions visent d’abord à défendre les acquis, sans lesquels il ne peut y avoir de  nouveaux progrès. C’est pourquoi la gauche doit dès maintenant s’engager à abroger toutes les lois antisociales et liberticides de Sarkozy, ainsi que celles des gouvernements antérieurs, pour clairement afficher l’impossibilité de s’en accommoder, comme cela a été le cas dans le passé.

Nos propositions visent également à mieux satisfaire les besoins populaires, à ouvrir de nouveaux droits et conquérir de nouveaux espaces de liberté.

La mise en œuvre de ces mesures implique que l’Etat dispose de tous les leviers nécessaires. Cela passe notamment par la constitution de nouveaux moyens d’intervention financiers et de contrôle.

 

  • Augmenter les salaires, revaloriser le pouvoir d’achat

 

La première exigence c’est évidemment la hausse des salaires et le rattrapage du pouvoir d’achat perdu par tous les salariés et retraités.

1500 euros nets (et non bruts) minimum est une revendication légitime pour des millions de salariés.

 

  • Lutter contre les licenciements, défendre les droits des salariés

 

Nous préconisons l’abrogation de la « rupture conventionnelle » (licenciement amiable), le rétablissement de l’autorisation administrative de licenciement, ainsi que de nouvelles sanctions fiscales et financières pour s’opposer aux licenciements boursiers et aux délocalisations.

Combattre toutes les formes de travail précarisé exige de revenir sur tous les textes permettant et développant les CDD, les petits boulots, les stages non payés. Un seul contrat : le CDI.

La défense du droit de grève implique de revenir aussi sur les textes qui imposent un service minimum dans les transports et de combattre celui, en préparation, relatif à l’accueil dans les écoles.

De la même manière, nous combattons les atteintes gravissimes actuellement portées à la philosophie et aux fondements mêmes du droit du travail dont l’objet est de protéger le salarié.

 

  • Défendre le droit à la retraite

 

 Nous refusons toute augmentation du nombre d’annuités. L’argument de la prolongation de la durée de vie n’est pas recevable alors qu’il y a chômage, hausse de la productivité, et aggravation des conditions de travail.

Il faut donc abroger la loi Fillon de 2003 et les décrets Balladur de 1993, augmenter les cotisations dites « patronales » (en 20 ans la part salariale dans la valeur ajoutée a diminué de 10 points) pour garantir la retraite à 60 ans, permettre le retour aux 37,5 années avec un taux de remplacement de 75%.

 

  • Assurer la pérennité de la sécurité sociale

 

Nous sommes pour le retour au plein remboursement, pour la gratuité totale de tous les soins médicaux et paramédicaux, la suppression des exonérations des  cotisations patronales (qui sont un salaire différé). La défense de l’hôpital public implique la création des postes nécessaires et l’abrogation du plan « hôpital 2007 ».

D’autres solutions pour le financement sont également à rechercher dans une véritable politique de prévention et surtout dans la maîtrise publique de la politique du médicament.                      

 

  • Régulariser les immigrés sans papiers

 

Nous demandons la régularisation de tous ceux déjà résidant et travaillant en France, avant la mise en place d’une politique d’immigration fondée sur l’accueil, l’intégration républicaine, la fermeture des centres de rétention et donc l’abrogation de la loi Hortefeux.

 

  • Répondre aux revendications de la jeunesse.

 

La récente loi relative aux universités est à revoir pour préserver les diplômes nationaux et les statuts des personnels.

Avec les jeunes chercheurs qui se battent contre la soumission de la recherche aux entreprises privées, nous rejetons les dispositifs de précarisation, comme tous ceux qui contraignent la jeunesse au travail gratuit (stages non payés).

Au-delà, c’est à toutes les politiques publiques de s’attaquer aux discriminations et exclusions que subissent les jeunes.

 

  • Défendre l’enseignement public et laïque.

 

Il n’y a pas d’amélioration possible de l’enseignement sans le rétablissement des postes supprimés et la préservation de la carte scolaire.

La défense du caractère laïque de l’enseignement implique l’application intégrale de la loi de séparation des Eglises et de l’État de 1905, l’abrogation des dispositions anti laïques et notamment des accords Lang-Cloupet, ainsi que l’abolition à terme des statuts concordataire, local et scolaire d’Alsace Moselle.

 
         Garantir l’effectivité du droit au logement 

 

Cela nécessite des mesures telles que la réquisition et l’aménagement des locaux vacants, et au-delà, un plan de financement massif de logements sociaux, par le rétablissement de gestion publique du livret A et des mesures réellement contraignantes pour les communes qui ne respecteraient pas la loi SRU.

 

  • Défendre et développer les services publics

 

Défense des services publics et défense des statuts des personnels sont indissociables. Cela ne peut être mis en œuvre que par des entreprises publiques en particulier dans les transports,  l’énergie, l’eau. C’est une condition pour l’égalité d’accès à ces services, dans des conditions de prix, de qualité et de sécurité que des entreprises recherchant le profit ne peuvent assurer.

Cela suppose notamment de lutter contre l’accord général sur le commerce des services  (AGCS) projeté par l’OMC.

 

C)    Face à l’urgence démocratique, rétablir la souveraineté populaire

 

Rien ne pourra se faire en France et en Europe sans le respect de la souveraineté populaire et sans l’implication des citoyens, pour leur permettre de peser de tout leur poids dans la conduite d’une politique alternative.

 

  • Rompre avec la Vème République 

 

Le changement de société va de pair avec une transformation des institutions.

Nous appelons à une sixième République, qui soit sociale, laïque et parlementaire, ce qui implique la suppression de l’élection du président de la République au suffrage universel direct.

La nouvelle constitution sera élaborée par une Assemblée Constituante, élue à la proportionnelle.

  
       Une autre Europe pour un nouveau monde.

 

L’Europe ne peut se construire contre les peuples. Le vote du 29 Mai 2005 doit être respecté, et, après le Non Irlandais, le traité de Lisbonne considéré comme caduc.

« La concurrence libre et non faussée », inscrite dans les traités, interdit toute perspective d’Europe sociale et, ici aussi, il y a urgence à construire un projet alternatif, avec toutes les forces progressistes et antilibérales en Europe.

Au moment où des peuples entiers subissent la misère, la corruption et l’oppression, et pour revenir à la tradition internationaliste du socialisme, l’offensive est à mener pour refonder une Internationale digne de ce nom, dans un monde confronté à un capitalisme toujours plus prédateur et à la loi de la jungle.

 

 

*                     *

*

 

Il y a urgence !

 

Notre démarche s’inscrit dans la continuité des combats antérieurs de Forces Militantes, depuis 2002, pour replacer le P.S au cœur de la gauche et pour favoriser sa réappropriation par les militants, pour construire une autre Europe et retrouver l’authenticité socialiste.

Elle repose sur une conviction : la ligne actuelle du P.S conduit inéluctablement à de nouveaux désastres, comme en Italie, qui pourraient aller jusqu’à emporter la République.Il y a urgence ! Il faut changer la donne à gauche !

C’est pourquoi nous avons décidé de nous adresser aux militants avec une certaine solennité.

A tous ceux qui partagent nos analyses et nos espoirs,  nous disons : n’ayez pas peur d’être traités de ringards et d’utopistes, refusez toutes les manœuvres et affranchissez-vous de toutes les pressions. Nous pouvons ensemble, avec le reste de la gauche, bâtir le socialisme de demain, dans la fidélité à nos valeurs et en acceptant pleinement les responsabilités d’un parti de gouvernement.

L’avenir de la République est en jeu, celui du socialisme aussi, en France comme en Europe.

Le temps est venu que les socialistes fidèles à Jaurès se lèvent pour résister aux liquidateurs et prendre, dans le rassemblement à construire, toute la place que leur confère l’héritage dont ils sont dépositaires.

En avant, camarades, pour que vive le socialisme et vive la République sociale !

 

 

                                                                                              Le 28 Juin 2008

 

 

 

Contribution de Forces Militantes présentée par Marc DOLEZ, député du Nord, et les membres de la coordination nationale, Brigitte ARRESTIER, Marc BARON, Priscille GRAS, Serge GOUDARD, Régis LECOYER, Jeannine MARQUAILLE, Jean-Marie MARQUAILLE, Jean-Pierre MASSON, Paule MATHONNAT, Evelyne MAUREL, Louis MEXANDEAU, Pascale PAVY, Bruno SLAMA, Robert SPIZZICHINO, Eric TOLLENAERE.

 

Cette contribution a été élaborée collectivement et, pour notre part, nous nous sommes refusés à la déplorable chasse aux signatures sur des textes en cours d’écriture.

 

Nous invitons les militants qui veulent soutenir cette contribution ou en débattre à se rendre sur le site : http://www.deboutlagauche.net

 

 

 

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 14:13
 


Nous célébrons l’anniversaire de Mai 68.

Le temps n’est toutefois ni aux commémorations, ni à la nostalgie.

La planète s’est profondément transformée. Le capitalisme se fait toujours plus prédateur. Les émeutes de la faim sont le corollaire de l’enrichissement indécent d’une minorité de privilégiés. Les crises financières s’enchaînent et une catastrophe écologique se dessine. Bousculée par un nouveau totalitarisme de marché, la démocratie s’étiole.

C’est à la refondation d’une politique d’émancipation qu’il importe de s’atteler.

En France, le sarkozysme se heurte déjà à la résistance du pays. Dans les entreprises du secteur privé, dans les services publics, à l’école, d’amples mobilisations se font jour.

A quarante ans de distance, deux questions se reposent à nous : quelles perspectives offrir à la colère sociale ? Comment la volonté de changer radicalement l’ordre des choses peut-elle redonner majoritairement le ton à gauche ?

A cet égard, chacun hélas peut le constater, il manque toujours une force incarnant un projet alternatif.

Du côté de la majorité dirigeante du Parti socialiste, les volontés hégémoniques se confirment, et avec elles les tendances au renoncement social-libéral, inspirées des exemples de MM. Blair ou Prodi. Mais la gauche de transformation sociale et écologiste ne doit pas, elle, s’accommoder d’un statu quo qui lui interdit d’espérer changer en profondeur la donne politique.

La menace du bipartisme devient plus forte, avec son choix mortifère ramené à deux variantes de l’adaptation au libéralisme. Tout cela peut nous conduire à des désastres comme celui que vient de connaître la gauche italienne, incapable d’empêcher le retour de Berlusconi aux affaires et littéralement disloquée.

Les municipales et les cantonales viennent pourtant de prouver qu’il existe ici un espace comparable à celui révélé par Die Linke en Allemagne ou d’autres expériences similaires en Europe. Faute de convergence entre des traditions et des cultures jusqu’ici séparées, faute de prendre en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années, le champ des possibles demeurera inévitablement limité : aucune force constituée ne peut rassembler autour d’elle seule.

Les échecs passés nous instruisent des difficultés de l’entreprise. Nous n’en restons pas moins convaincus que c’est le seul horizon porteur d’avenir.

Un cadre permanent pour faire front

Nous en appelons donc à l’affirmation d’une gauche enfin à gauche. Qui n’oublie plus la nécessité de redistribuer les richesses. Qui soit en phase avec les aspirations des salariés, avec ou sans papiers, des quartiers populaires, des jeunes. Qui conjugue urgence sociale, urgence démocratique et urgence écologique. Qui permette  au peuple d’exercer sa souveraineté dans tous les domaines. Qui place l’égalité entre hommes et femmes au cœur de son projet. Qui milite pour un nouveau mode de production et de consommation, soutenable et respectueux des équilibres écologiques. Qui promeuve la construction d’une autre Europe et de rapports de codéveloppement avec le Sud. Qui devienne, ce faisant, une véritable force.

Militants politiques, acteurs du mouvement social et culturel, nous pouvons dès à présent agir de façon coordonnée. Sans préalable sur les engagements des uns et des autres, construisons un cadre permanent qui nous permette, ensemble, nationalement et localement, de réfléchir aux moyens d’une vraie réponse politique aux attaques de la droite et du Medef et d’aborder les grands rendez-vous qui s’annoncent. D’ici l’été, que chacun et chacune se saisisse de cette proposition sur le terrain. Et retrouvons-nous à l’occasion d’un grand rendez-vous national en septembre, afin de prolonger ces échanges.

Premiers signataires :

Paul Ariès, Ariane Ascaride, François Asensi, Clémentine Autain, Christophe Barbillat, Francine Bavay, Hamida Bensadia, Pierre Bergougnioux, Jacques Bidet, Martine  Billard, Jean-Jacques Boislaroussie, Patrick Braouezec, Bernard Calabuig, Yves Contassot, Eric Coquerel, Emmanuelle Cosse, Thomas Coutrot, Claude Debons, Bernard Defaix, Marc Dolez, Annie Ernaux, Jean-Claude Gayssot, Jacques Généreux, Susan George, Dominique Grador, Robert Guediguian, Michel Husson, Raoul-Marc Jennar, François Labroille, Frédéric Lebaron, Jacques Lerichomme, Philippe Mangeot, Roger Martelli, François Maspero,  Gérard Mauger,  Marion Mazauric,  Daniel Mermet, Mohammed Mechmache, Philippe Meyrieu, Claude Michel, Yann Moulier-Boutang, Dominique Noguères, Michel Onfray, Christian Picquet, Christophe Ramaux, Yves Salesse, Denis Sieffert, Patrick Silberstein, Evelyne Sire-Marin, Emmanuel Terray, Rémy Toulouse, Marcel Trillat, Christophe Ventura, Marie-Pierre Vieu, Claire Villiers.

Appel publié par Politis le 15 Mai 2008

Pour le signer : www.appel-a-gauche.org

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